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En   la   isla   bonita
31 juillet 2018

Des e-shops et des îles

cb1

Oui, j'habite dans une île. Un petit paradis entouré des eaux turquoise et surplombé des rayons du soleil. Bon, sauf quand il pleut, et il pleut beaucoup chez moi. Mais c'est pas grave, la pluie ça fait pousser les fleurs et les palmiers. La pluie est le pacte d'amour entre dieu et les hommes car l'eau c'est la vie. 

La citadine que j'étais, il y a (beaucoup) plus de dix ans, a fini par devenir une fille des îles, et a appris à accepter les bonheurs les plus simples, sans pour autant renoncer à une certaine forme de style de vie, car vivre en outremer ne veut pas dire oublier son passé, sa famille, ses années d'apprenstissage. 

Dans mi isla bonita, les journées sont longues, douces et agréables, avec des couchers du soleil à couper le souffle. Hélas, l'humidité (et les moustiques!!!), et les UV qui dessinent des jolies taches de rousseur sur la peau de mes tempes ou de mes pommettes, m'ont obligée à modifier mes habitudes vestimentaires, et à me tartiner des crèmes SPF 30+, rien que pour aller au travail. La petite citadine a fini par accepter que l'éloignement géographique par rapport à la France métropolitaine comporte aussi des difficultés pour répondre à la question existentielle de toutes les femmes "qu'est-ce que je peux me mettre ce matin?".

Les joies de l'e-commerce, des soldes, des promos à tout va, sont presque de la sci-fi par ici. Les prix affichés dans les quelques magasins locaux sont restrictifs pour une famille de quatre, malgré nos deux salaires. La politique commerciale vis-à-vis des territoires ultra-marins est contestable depuis plusieurs points de vue. La quasi absence de concurrence légitime, les frais scandaleux du transport ne font que mantenir "isolés" les citoyens de l'Outremer français, ce que à mon jugement va à l'encontre de ce que dit la Constitution. 

Coupe budgétaire dans le ministère de l'image, je suis souvent à la recherche des bons plans, afin de adapter mon style aux tendances, à mon budget, et à mon lieu de résidence. Et je ne suis pas la seule, nombre de mes connaissances fait face au même dilemme. Ne vous en doutez pas, nous sommes par ici dans le royaume de la "débrouille". 

Mais laissant de côté toute forme de superficialité, je me demande bien pourquoi, nous les habitants ultra-marins devrions nous priver de l'acceèss à la mode, qui après tout est une manifestation sociétale massive et pas uniquement de la consommation? Pourquoi les membres du gouvernement persistent à idéaliser le stéréotype faussement sucré et idyllique de la vie en Outremer, et oublient que les habitants ont aussi besoin des lois qui facilitent leur quotidien? Pourquoi ne pas aider l'e-commerce à se développer, cela pourrait bien créer des emplois? Peur de ruiner les quelques commerçants locaux?

Bon sang! relisez vos copies et adaptez vos lois. Nous sommes dans l'ére internet, de la globalisation. 

Je ne sais pas vous mais je trouve que l'Outremer est perçu uniquement comme un lieu des vacances et de plaisir, bombardé des clichés venus de l'âge de pierre. Il est fort temps de donner aux territoires ultramarins la possibilité réelle de se développer. 

Merci de m'avoir lu, je vous  laisse une aperçu des eaux turquoises autour de mon île. 

cb2

 

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